L'immigration familiale, affirmait-il, a enregistré une "baisse spectaculaire de 10,6 % en 2007", et cette "tendance à la diminution s'est poursuivie" en 2008. Il ajoutait que l'immigration professionnelle prenait une part croissante : "Montée à 14 % du total des entrées à des fins d'installation durable en France, celle-ci atteindra environ 20 % en 2008."
Globalement, les titres de séjour délivrés dans la catégorie "motif familial", 88 005 en 2007 contre 86 790 en 2008, diminuent de 1,4 %. Mais ce léger recul s'explique par la baisse des cartes délivrées au titre des "liens personnels et familiaux", des cartes qui relèvent de la régularisation. Or cette régularisation se fait davantage par le travail depuis que la loi sur l'immigration de 2007 a introduit une telle possibilité.
Les mesures mises en oeuvre depuis 2003 pour "maîtriser" l'immigration familiale ont donc leurs limites. Le nombre de titres de séjour accordés à des travailleurs permanents - et qui, pour nombre d'entre eux, viennent en famille - progresse depuis plusieurs années. En 2008, 21 253 étrangers non membres de l'Union européenne se sont vu accorder une carte de séjour "salarié", contre 6 203 en 2004.
MODE DE CALCUL MODIFIÉ
Cependant, l'immigration professionnelle n'atteint pas 20 % des entrées, comme l'a assuré M. Hortefeux. En fait, le ministère a changé le mode de calcul. D'abord, le chiffre des 44 679 titres de séjour pour "motif professionnel" comprend les travailleurs venus des nouveaux Etats membres de l'UE. De plus, il intègre les saisonniers et les travailleurs temporaires, que les statistiques officielles de l'immigration professionnelle ne comptaient pas jusqu'alors.
Le président de la République a demandé au ministre d'élever l'immigration économique à 50 % du flux total d'entrées durables en France. Si l'on s'en tient aux travailleurs permanents venus s'installer, la part de l'immigration professionnelle progresse certes, mais n'atteint encore que 11 % du total en 2008.