Deux Françaises de deux âges et deux intérêts différents ont dit la même chose sur l’éducation artistique en France : qu’elle est assez faible et rarement importante. L’une, Nadine, est actuellement une étudiante en troisième année de Licence d’anglais. Elle a dit qu’elle a étudié les arts plastiques au collège, dans un cours qui n’a duré qu’une heure par semaine, et jamais au lycée (Moulin). Il n’était jamais obligatoire pour elle d’étudier l’histoire des arts visuels à aucun niveau de son éducation. L’autre, Alexandra, est professeur à une Ecole des Beaux-Arts en France. « Pour ma part, » elle a dit dans un e-mail, « je pense que ce n’est pas avec ce que l’on nous apprend à l’école que nous sommes incités à faire des études artistiques. Je trouve que les cours d’arts plastiques à l’école ne sont pas très intéressants » (Venet). Dans un pays avec le patrimoine artistique si fort et si énorme, pourquoi est-ce qu’il y a une telle faiblesse de l’éducation artistique en France ? De plus, pourquoi est-ce que les écoles françaises n’enseignent aucune l’histoire des arts aux jeunes ?


Cet essai parlera brièvement de l’histoire récente de l’éducation artistique aux écoles publiques en France, en soulevant les raisons possibles pour la faiblesse générale dans ce domaine. Puis on parlera des réformes actuelles du Président Nicolas Sarkozy, du Ministre de l’Éducation Nationale, Xavier Darcos, et de la Ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel. Finalement, on soutiendra que l’inclusion de l’enseignement artistique ajoute à la démocratisation de la société française, et c’est pour cette raison avant toutes d’autres que ces réformes ont lieu en ce moment.


Avant 2007, les arts n’étaient pas considérés comme un sujet important pour enseigner aux écoles en France comme les sciences ou les maths. Les étudiants au collège ont eu l’option de suivre un cours des arts plastiques, qui a pris généralement une ou deux heures maximums par semaine et qui était forcément facultatifs (Moulin). L’histoire des arts visuels n’était jamais une option dans les écoles publiques. De plus, il n’y avait pas l’opportunité dans le programme d’éducation, au niveau du collège ou du lycée, pour les étudiants d’aller voir les sites de patrimoine si important, par exemple la cathédrale de Chartes. L’historien de l’art Pierre Rosenberg a dit qu’ « on objectera que toutes les villes de France n’ont pas la chance de posséder un Chartes. A la vérité, si. Chaque village, chaque agglomération, chaque quartier conservent un monument, un bâtiment, civil ou religieux, ancien ou récent, devant lequel passent, sans lever les yeux, les lycéens… » (Rosenberg).


En disant cela, Rosenberg évoque quelques points très intéressants dans le débat qui concerne l’état de l’éducation artistique en France avant 2007. Premièrement, il note que les lycéens passent par les sites patrimoniaux « sans lever les yeux » et sans apprécier leurs histoires. Mais comment est-ce que c’est possible ? Une clé se trouve dans le début de ses phrases : « on objectera que toutes les villes de France n’ont pas la chance de posséder un Chartes. » Donc c’est une question d’un manque d’égalité qui empêchait l’enseignement des arts de jouer un rôle dans le programme national de l’éducation avant 2007. Cette notion d’égalité est importante pour expliquer une autre raison plus subtile que l’histoire des arts n’était pas enseignée aux écoles avant 2007 : avant ce moment, ce sujet était considéré comme un intérêt bourgeois. Si on l’incluait dans le programme national de l’éducation, cela ajouterait plus aux intérêts bourgeois qu’aux intérêts de la classe populaire. Evidemment « l’égalité » perçue était plus importante que le sens fort du patrimoine de la France dans la jeune génération.


Avec l’élection de Sarkozy en 2007, le gouvernement français met plus de l’accent sur l’éducation artistique et culturelle. Xavier Darcos, le Ministre de l’Éducation Nationale, a dit pendant un discours au collège en Juin 2007 que « chaque élève doit recevoir une éducation culturelle et artistique de qualité… L’éducation culturelle et artistique procure beaucoup de satisfaction à ceux qui la transmettent, comme à ceux qui la reçoivent. Mais elle n’est pas un divertissement » (Darcos). En insistant sur l’importance de l’éducation artistique, Darcos a proposé quelques buts de réforme et quelques pistes d’action à prendre. Pour les buts, il a souligné la confrontation aux œuvres, l’apprentissage du contexte des cultures différentes de l’histoire, et l’aide à la pratique artistique. Les pistes d’action pour achever ces buts, ce sont le renforcement de l’enseignement de l’histoire de l’art, l’apprentissage des techniques artistiques, et les partenariats des écoles avec des institutions culturelles pour rapprocher les élèves et les œuvres d’art.


Publié en décembre 2007, un rapport de l’Inspecteur général de l’éducation nationale, Eric Gross, renforce les idées de Darcos. Dans ce rapport, il s’agit d’un nombre des propositions et des recommandations avancées qui répondent aux attentes de Sarkozy. Les recommandations incluent la valorisation et la transmission de la dimension culturelle et artistique des disciplines existantes et la création d’un enseignement obligatoire d’histoire des arts pour tous les élèves (Glineur, « Un enseignement »). Cela ajoutera au but de Sarkozy que la société française donne « la même importance aux arts et à la culture que celle qui a, assez tardivement, mais désormais si fortement, été donnée au sport » (Gross 47). Cet accroissement de l’importance de l’éducation artistique en comparaison avec des autres intérêts est très important pour le succès de ces réformes. Un plan spécifique pour l’éducation artistique et culturelle, daté de janvier 2008 et présenté par Xavier Darcos et Christine Albanel, était inspiré par les propositions formulées dans ce rapport (Glineur, « L’histoire des arts »).


Avec ce plan de janvier 2008, une explication des objectifs pour l’éducation artistique et culturelle existe sur le site Web de la Ministère de l’Éducation Nationale. Dans cette actualité pédagogique, il s’agit d’une circulaire interministérielle en avril 2008 entre Darcos et Albanel. Leur nouveau programme a l’objectif de « permettre à tous les élèves de se constituer une culture personnelle riche et cohérente tout au long de leur parcours scolaire » (« Actualité pédagogique »). Donc l’histoire des arts est maintenant définie comme un enseignement dans chaque niveau de la scolarité, à l’école primaire et au collège depuis 2008 et au lycée pour l’année scolaire 2009—2010. De plus, ce reportage maintient plusieurs des recommandations de Gross, incluent les objectifs de développer des pratiques artistiques à l’école, de rencontrer les artistes et les œuvres aux écoles et d’augmenter la fréquentation des lieux culturels, et de créer un concours de recrutement et formation des enseignants pour l’éducation artistique (« Actualité pédagogique »).


Pourquoi sont les arts soudainement importants pour enseigner aux jeunes français ? Il y a quelques raisons. Evidemment, l’éducation artistique et culturelle est une priorité pour Sarkozy. Plusieurs de ses réformes culturelles et artistiques contredisent le précédent créé par le gouvernement Chirac, et c’est dans ces contradictions où on trouve la première explication pour leur importance. Le gouvernement Chirac a pris plusieurs actions controversées à propos de la culture ; par exemple, il a laissé un nouveau musée projeté pour Paris déménager à Venise, et il a démonté le Musée de l’Homme bien-aimé pour créer le nouveau Musée du Quai Branly, critiqué pour son manque de goût et d’organisation (Ivry). Au contraire du gouvernement Chirac, qui évidemment n’a pas promu l’art ou la culture efficacement, Sarkozy s’attaque au problème de la culture fortement et sans inquiétude (Ivry). Donc on peut dire qu’il s’intéresse à distinguer son gouvernement de celui de Chirac et qu’il veut diriger la France vers une direction différente.


Mais ces réformes sont importantes actuellement pour une raison plus grande que la politique. La raison la plus importante pour cette nouvelle priorité, c’est que Sarkozy voudrait que les écoles publiques, et puis la France en générale, soient démocratisées. L’inclusion de l’enseignement de l’histoire des arts dans les écoles publiques rend une éducation culturelle accessible à tous ;  en fait, d’après Darcos, l’éducation culturelle et artistique est « un puissant facteur d’intégration sociale et d’égalité des chances » (Darcos). Et puis, dans des lettres de mission adressées aux ministres, on a dit que l’éducation artistique permet aux jeunes « de connaître et d’aimer l’histoire, la langue, et le patrimoine littéraire et artistique de notre pays – condition pour se sentir membres d’une même Nation » (Glineur, « L’histoire des arts »). Donc l’intégration de l’éducation artistique aux écoles ajoute non pas uniquement à équilibrer les Français aux niveaux sociaux ou culturels, mais aussi à les unifier avec une identité culturelle française.


Donc l’importance actuelle de l’éducation artistique et culturelle est bien évidente aujourd’hui, après une lutte dure des historiens de l’art et des enseignants. Grâce au Président Nicolas Sarkozy, l’histoire de l’art soit un sujet de grande valeur par rapport à la connaissance des jeunes aux écoles, à la démocratisation de la France, et à l’unification d’une sorte d’identité culturelle française. L’art a eu toujours l’effet de rapprocher les gens à cause de sa beauté ou son intérêt intellectuel, et avant il était accessible uniquement à la bourgeoisie. Avec ces réformes, l’histoire des arts deviendra pour chaque Français « une des nouvelles humanités du monde à venir, un socle de base pour l’élève, afin qu’il puisse construire sa propre identité » (Bonfait). Dès aujourd’hui, l’art sera un sujet sur lequel les gens de n’importe quel niveau économique ou social peuvent débattre, rapprochant et démocratisant la France entière.



Aliya REICH

avril 2009

 
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