La prostitution des immigrées en France

 
 

La prostitution en France est une forme de travail important pour les femmes immigrées. Les réseaux du proxénétisme donnent à ces immigrées l’espace pour une sécurité financière et l’entrée à une vie sociale en France. 2 Dans l’immigration française, il existe des filières extensives du trafic des êtres humains qui mettent en danger la vie et les finances des personnes qui sont emmenées aux mains des passeurs. Ils prennent ce voyage pour améliorer leur statut socioéconomique. Malgré leurs efforts, spécialement pour les femmes étrangères, la tradition française d’avoir une identité essentielle donne l’autorité aux gouvernements françaises de condamner ceux qui ne forment pas partie de la continuation de cette identité. Par conséquent, la lutte contre la prostitution et le proxénétisme est une nouvelle forme de racisme politiquement sanctionné par l’administration française pour combattre l’immigration. Je vais concentrer ce document vers la présentation de la prostitution en France à propos de son lien important et le soutien des filières des passeurs qui forme la nouvelle cible de l’administration française contre l’immigration. Je voudrais explorer les questions : D’ou vient ces prostituées et pourquoi ? Pourquoi est-ce que les prostituées immigrées vivent dans une position invisible en France? Comment la prostitution fait-elle une partie constitutive des réseaux d’immigrés clandestins à propos du statut légal et économique des prostituées ?  Comment est-ce que la prostitution devient une solution socioéconomique pour les femmes immigrées qui n’ont pas une autre manière de vivre ?  Finalement, quelle est l’action prise par l’administration française sur le statut légal des immigrées qui sont prostituées et comment cette action donne au gouvernement un pouvoir sur la vie privée des femmes en France ?

Récemment, l’article numéro 76 de la loi sur « la sécurité sociale » (STI), bien influencé par la loi Sarkozy de 2002, encourage les personnes prostituées à révéler leurs liens avec le proxénétisme et les réseaux des clandestins en échange de papiers. (Bouin 2009 : Dénoncent les passeurs) D’après cette campagne contre le proxénétisme, on voit dans cette citation quelles personnes constituent la majorité de la prostitution en France :

Aucune statistique officielle n'a pu être obtenue mais les associations parlent de moins de 100 régularisations (plus ou moins provisoires) pour les personnes prostituées ayant parlé en région parisienne en 2008. Ces associations soulignent que certaines personnes ayant pris le risque de dénoncer des proxénètes n'ont pas obtenu de papiers ou seulement des titres très provisoires alors qu'aujourd'hui en France plus de 70% des personnes prostituées sont étrangères. « Des titres de séjour contre le nom des passeurs », 2009

Pourquoi sont-elles venues ? En France, il existe le stéréotype que les femmes immigrées viennent en France seulement pour avoir des enfants et recevoir les avantages sociaux de l’état pour leurs familles et leurs enfants qu’elles ne les peuvent pas fournir aux leurs pays d’origines. (Freedman 2000 : 14) Si les stéréotypes que les femmes étrangères veulent utiliser les avantages sociaux pour soi-même et sa famille, quelle est la raison pour laquelle il existe cette chiffre si haut des prostituées immigrées ? Les causes viennent des motivations socioéconomiques. Leurs vies auparavant étaient plus dangereuses et plus pauvres, dit Monnin. Comme les filières des clandestins forment une grande industrie qui gagne à peu près 1.000 à 12.000 dollars chaque personne chaque fois qu’ils essayent migrer. (Monnin 2001 : Filières mafieuses) Ces chiffres sont dépendants de la distance du voyage. D’après Monnin, parmi le trafic d’humains, 7 milliards de dollars viennent des fins de travail forcé ou de prostitution. (ibid.) Elle explique que la majorité des immigrés sont là pour échapper « leur misère ou leur guerre ». On peut voir que la prostitution est une grande industrie pour la France, et comme elle est affiliée avec les passeurs, en démantelant cette industrie peut être le gouvernement en pense démanteler l’immigration. Est-ce que la situation des prostituées immigrées est plus culturelle et moins financière ? Ensuite, je vais explorer cette question.

En France, les immigrés sont invisibles car il n’y pas des immigrés en France, seulement des « français ». Dans le cas de la prostitution, la situation est pire. Même Wylie/Brière ne mentionnent pas les prostituées. Une forme d’oppression est l’invisibilité sociale. Il existe une autre forme d’invisibilité sur les immigrés : ils forment partie de la nouvelle pauvreté qui est exclus de « la société de consommation », qui risque le chômage, l’utilisation des drogues et l’option de travailler dans les industries qui n’est pas règlementé par le gouvernement (Wylie 2001 : 242) En 2007, le chômage des femmes immigrées en pourcentage 17,3 des âges 25 et plus. (Insee, enquêtes Emploi du 1er au 4ème trimestre 2007) Les femmes, en comparaison aux femmes non-immigrées et les hommes immigrés, ont la majorité qui n’a pas de travail dans la même statistique. La France entière dans le 4ème trimestre n’avait que 7,5 % des personnes sans emploi. Les réseaux de la prostitution peuvent être une manière de combattre ce chômage parmi les femmes immigrées en France. Les réseaux de la prostitution donnent une vie sociale structurée aux femmes, dans le cas des prostituées marocaines à Paris. Elles sont protégées dans les formes financières car elles ne peuvent pas trouver un travail légitime et légal, mais aussi elles sont protégées par les contacts sociaux. (Tossa 2005 : Les prostituées marocaines en France). Avec les réseaux de la prostitution, les femmes immigrées peuvent devenir partie d’une société, même si elles sont exclues de la vie normale française. On peut imaginer une solidarité formée par des femmes qui sont dans la situation de pauvreté en France qui viennent des endroits ou leur vie était encore plus difficile. Elles ont les unes les autres.  L’exclusion de la vie financière normale française peut être une autre raison pour laquelle les femmes immigrées cherchent une sorte d’exutoire pour devenir une partie de la société française, pour se faire visibles, même si elles ne peuvent pas le faire légalement.

Les prostituées sont exclues de la discussion des immigrés dans Les Français de Laurence Wylie et Jean-François Brière. Wylie/Brière ne mentionnent point comment les prostitués sont une partie importante dans les réseaux des immigrés. Cette invisibilité est constamment un problème dans l’identité nationale française, avec la notion qu’il n’y existe qu’une nationalité française et que toutes les personnes qui habitent en France (avec un statut légal) sont « également français ». Cette idée de l’identité française essentielle—d’où vient-il ? Wylie et Brière disent que cette idée vient d’une mémoire collective qui vient partiellement de l’idée que tout les français viennent d’un seul ancêtre, le Gaulois. Cette manière de réduire l’histoire française comme si elle vient d’une seule mémoire, d’une seule identité rend les immigrés invisibles. Wylie décrit « le silence et l’amnésie collective » : qui fait partie de la mémoire collective nationale de la France, qui est la mémoire cohésive d’une identité nationale française essentielle. Les immigrées sont une des silences de cette mémoire collective. Wylie nous explique que pour tout les immigrées en France, il faut oublier leurs cultures d’origines et d’accepter une vie française et prendre l’histoire et la mémoire française comme sa propre histoire. (Wylie 2001 : 246) La France est donc une société assimilationniste, il faut que les personnes en France s’intègrent à la société française. Pour les prostituées, cette assimilation est difficile.

En France aussi il existe la croyance dans l’universalisme : l’être humain est le même partout dans le monde. Le statut social des immigrés, spécialement les prostitués immigrés sont un exemple véritable de l’oppression de sexe et d’ethnicité en France. L’universalisme donc a son côté négatif dont Wylie/Brière en parlent. Si l’être humain est le même partout dans le monde, il n’y a aucune raison pour qu’un noir d’Afrique ou un musulman d’Algérie ne puisse pas s’assimiler facilement à la culture française. Cette idée que toutes les personnes qui habitent en France peuvent s’assimiler à la « culture française » donne une légitimation culturelle au racisme contre les personnes qui ne peuvent pas s’assimiler ou ne peuvent pas s’assimiler rapidement. Wylie/Brière expliquent donc qu’il n’existe pas une catégorie sociale « minorité ». (Wylie 2001 : 246-247) Ceux qui ne s’assimilent pas assez vite sont visiblement « étrangers » aux yeux de la société et donc la police. Comme la police a le droit de demander à n’importe quelle personne n’importe quand pour ses papiers, c’est la tendance de demander aux Arabes ou ceux avec la peau non-blanche s’ils ont leurs papiers. (Wylie 2001 : 250) La notion que la police peut donc éliminer ceux qui ne s’associent pas vers la solidarité française donne une autorité sur la vie sociale à l’administration française. La vie personnelle privée devient une préoccupation politique du gouvernement donc  l’administration politique transcende le territoire social. Ce pouvoir est imposé sur la vie privée des immigrées qui sont des prostituées.

À cause du fait que les immigrés ne font ni partie de cette identité essentiellement française ni de la mémoire collective français, l’immigration est combattue politiquement par le gouvernement. La prostitution, une partie du domaine social, n’échappe pas les décisions publiques faites par l’état. Par exemple, la prostitution n’est pas exactement illégale mais le proxénétisme l’est. (Mél. 2003 : La prostitution) Dans ce cas, la prostitution est devenue une manière légitime pour la police française pour faire des rafles violentes dans les communautés des immigrés justifiés pour combattre le proxénétisme. En 2002 le Ministre de l’intérieur, qui était Nicolas Sarkozy à ce moment-là, a présenté un projet de loi à son conseil de ministres, et ensuite, l’Assemblée Nationale l’a écouté sept jours plus tard, le 17 juillet. Cette loi constatait que tout ce qui sont coupables de solliciter les rapports sexuels illégaux seront jeté du territoire français et si cette personne est d’origine nationale étrangère, elle va perdre le droit de séjour définitivement. (Freedman 2003 : 131) Avec cette loi, la police peut se justifier à faire des rafles dans les maisons closes ou parmi les rues qui ont la tendance d’être utilisée par les prostituées. Jane Freedman nous raconte que:

« Malgré que les actions sont représentées comme une partie de la campagne contre le proxénétisme en générale, un préfet de police de Lyon s’est excusé auprès d’une prostituée française pour avoir pris sa voiture, en expliquant que la police a pensé que la voiture appartenait à une femme africaine et que les femmes françaises n’étaient pas les cibles de la police. » (Freedman 2003 : 131-132)

Dans cet exemple on peut voir que le racisme est évident : la police est déterminée d’arrêter les femmes africaines. En plus, cette notion culturelle que la femme africaine prostituée est criminelle perpétue le stigma raciste contre les immigrées. Les stéréotypes formés de la femme immigrée en France sont ainsi une partie des notions complexes de la culture en France. Le stigma autour les prostituées révoque et ignore leur identité nationale et leur identité féminine. L’ignorance des femmes et de leurs identités est une stratégie à la croisée des chemins des problèmes d’inégalité de sexe, de classe sociale et d’ethnicité. (Freedman 2000 : 14) Il y a plusieurs exemples de ces intersections d’inégalité en forme du règlement gouvernementale. Les tests ADN et le regroupement familial sont une nouvelle forme de prouver si votre famille est légalement établie en France et si la mère a tous les droits pour y rester. Les lois pour une preuve de mariage sur les mariages exogamiques qui disent que s’il est douteux que la femme veut que des papiers pour recevoir les avantages sociaux français, le mariage va être renoncé. (Freedman 2000 : 20) Finalement, on doit prouver son vouloir de devenir réellement « français » à l’âge entre 16 et 21 ans en demandant volontairement la nationalité française pour les enfants nées en France des parents étrangers. (La loi de l’intégration, Droit du sol ou la loi de Méhaignerie de 1993 ; Freedman 2000 : 17) Tous ces règlements présentent la prostitution faite par les immigrées comme des déviantes culturelles parce qu’elles ne sont pas partie d’une famille française légale. Ces règlements rabaissent la valeur d’une femme, ou l’identité féminine, en France aussi. Selon Isabelle Monnin, «le regroupement familial répond à des règles de plus en plus draconiennes ». Le proxénétisme et la prostitution donc vont contre tout ces idéaux. La femme sur la rue ne représente pas l’idéologie de la famille française. Elle est même illégale. Elle ne peut pas rester en France car elle est l’antithèse du progrès de la société française.

On voit que la lutte contre la prostitution n’est qu’une autre manière d’oppression sanctionnée par le gouvernement français car elle est la nouvelle cible pour le racisme et l’exclusion. Les lois contre la famille « non-traditionnelle » et les lois contre leurs liens avec le proxénétisme et les filières des clandestins, qui soutiennent leurs vies financièrement, sont les deux manières culturelles que le gouvernement français veut politiquement combattre le droit des prostituées de rester en France. Cette lutte contribue à la perpétuation de l’oppression des femmes, des immigrés et des prostituées immigrées.

 
 

Liens vers les auteurs des images utilisées

Œuvres consultées

Bouin, Jérôme. « Immigration : des papiers pour ceux qui dénoncent les passeurs ». Le Figaro, 05 février 2009.
<http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/02/04/01016-20090204ARTFIG00557-immigration-des-papiers-pour-ceux-qui-denoncent-les-passeurs-.php>

Elash, Anita. « U.S. Reaches Out to Poor Immigrants In France ». NPR News, 02 juillet 2008. <http://www.npr.org/templates/player/mediaPlayer.html?action=1&t=1&islist=false&id=92126506&m=92126488>

Freedman, Jane. « Selling Sex : Trafficking, Prostitution and Sex Work amongst Migrant Women in Europe ». Gender and Insecurity : Migrant Women in Europe. 2003. London: Ashgate, 2003. 117-133.

Freedman Jane and Carrie Tarr. « Women and Immigration : Nationality and Citizenship ». Women, Immigration and Identity. 2000. 3-25.

Lehmann, Vincent. « Les politiques publiques mettent en danger les prostituées migrantes ». Le Courrier, 25 janvier 2006.
< http://www.lecourrier.ch/index.php?name=NewsPaper&file=article&sid=40755>

« Mél. » « La prostitution ». No Pasaran, janvier 2003. <http://nopasaran.samizdat.net/article.php3?id_article=787>

Monnin, Isabelle. « Immigration clandestine, filières mafieuses, prostitution…Enquête sur les trafiquants d’hommes ». Le Nouvel Observateur, 19 avril 2001.
< http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p20010419/dossier/a42333-enqu%C3%AAte_sur_les_trafiquants_d%E2%80%99hommes.html>

Tossa, Mustapha. « Les prostituées marocaines en France... D'où viennent-elles? Qui sont-elles? Où vont-elles? »
< http://www.toxicoquebec.com/actus/index.php?2005/01/23/233-les-prostituees-marocaines-en-france-dou-viennent-elles-qui-sont-elles-ou-vont-elles>

Wylie, Laurence et Jean-François Brière. Les Français. 2001. Upper Saddle River, New Jersey : Prentice-Hall, Inc. 240-253.

« Des titres de séjour contre le nom des passeurs ». France 5, 06 février 2009.
< http://info.france3.fr/france/51330341-fr.php>

« Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), enquêtes Emploi du 1er au 4ème trimestre 2007 » <http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=NATCCI03308&reg_id=0>
< http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=99&ref_id=CMRSOS03311>

La femme, l’immigrée, la prostituée