Le chômage

 
 

Depuis presque quarante ans, le chômage est resté une des plus graves crises socio-économiques en France, et ses victimes principales sont les jeunes.  Le chômage crée en France une tranche d’âge qui doit choisir entre poursuivre les études supérieures et accumuler de plus en plus de diplômes, ou entrer sur le marché de l’emploi quand les postes sont rares et instables.  Donc, beaucoup de jeunes éprouvent des sentiments de frustration et d’impuissance envers une société qui n’a pas de place pour eux.  Aujourd’hui, ce problème du chômage s’empire avec la crise économique de 2008 et 2009. La cause centrale du chômage des jeunes est la dévalorisation des diplômes dans le monde professionnel, un phénomène qui produit une génération de jeunes plus pessimistes que les précédentes et qui demande plus d’attention de l’État.


Le chômage affecte les jeunes deux fois plus que les adultes.  En 2007, 19,3% des jeunes de 15 à
24 ans étaient chômeurs, comparé à 7,3% des adultes de 25 à 49 ans, et 5,4% des adultes de 50 ans et plus (Insee).  Dans la même année, le chômage des jeunes Français étaient en cinquième entre les plus graves chiffres de tous les pays dans l’Union Européenne ; la Grèce et l’Italie étaient les seuls pays d’Europe de l’Est qui avaient des nombres plus élevés (Insee).  Ces chiffres sont même plus sérieux en considérant qu’ils incluent les jeunes qui sont au chômage officiellement, mais pas ceux qui ne reçoivent pas d’aide financière ou qui ont un emploi instable. Face à la crise économique de l’année passée, le chômage des jeunes aujourd’hui s’est aggravé davantage.  Dans la France contemporaine, il existe 416.000 jeunes de moins de 25 ans sans emploi (« Les jeunes dans la crise… »).  Entre novembre 2008 et janvier 2009, « le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans a augmenté de 12% », et dans les trois premiers mois de 2009, le nombre de jeunes inscrits au chômage a déjà augmenté d’entre 150.000 et 250.000 (« Les jeunes en première ligne… »).  A cause de ces chiffres catastrophiques, beaucoup de jeunes, 50.000 à 100.000, ne vont pas entrer sur le marché du travail en 2009.






























Le chômage des jeunes est dans une large mesure un problème du système d’enseignement, qui ne fournit pas aux étudiants des diplômes suffisants pour un premier emploi stable. Le monde de travail valorise de moins en moins des diplômes, alors beaucoup de sortants de l’enseignement supérieur sont souvent incapables de trouver un travail qui correspond avec leurs qualifications.  Ces jeunes doivent accepter les postes pour lesquels ils sont trop qualifiés, et la société voit un « phénomène de sur-éducation, c’est-à-dire que les compétences requises pour l’emploi occupé sont inférieures à celles certifiées par le diplôme » (Guironnet 2).  Les diplômés prennent des postes qui sont traditionnellement réservés pour les sortants sans qualifications, alors le problème de la dévalorisation des diplômes a des conséquences pour ceux sans parchemin aussi.  Donc, les non-diplômés restent chômeurs, et les diplômés se sentent mal estimés par la société et trahis par le système d’enseignement.

  















Bien que les diplômes diminuent en valeur, ils deviennent en même temps plus essentiels pour travailler.  Presque la moitié des jeunes qui cherchent un travail sans aucun diplôme ou avec simplement le Brevet des collèges sont chômeurs ou inactifs, mais les jeunes avec un diplôme supérieur sont trois à quatre fois moins probables d’être au chômage (« Les diplômes à l’épreuve… » 10).  Par exemple, en 2007, environ 13,2% des chômeurs de tous âges étaient sans diplôme, 7 à 8% de ceux avec un CAP, BEP, ou le Baccalauréat, et 5 à 6% de ceux avec un Bac + 2 ou un diplôme supérieur (Insee).  Alors, le diplôme fait une grande différence pour trouver de l’emploi, parce que les employeurs demandent plus qu’avant des employés qui ont des diplômes supérieurs.  Les employeurs tendent à « se concentrer sur des profils de plus en plus professionnels ou à hautes compétences » (« Les diplômes à l’épreuve… » 9), mais ces « profils » ne méritent pas le même niveau d’emploi qu’avant.  Donc, la situation crée du mécontentement avec l’enseignement supérieur et un sens que malgré tout ce qu’un jeune fait pour entrer sur le marché du travail— obtenir un diplôme avancé ou non —il n’a pas de garantie d’un poste après les études.


Faciliter l’accès des jeunes à l’enseignement n’offre pas de solution du besoin croissant des diplômes supérieurs, parce que  la génération contemporaine des jeunes est déjà beaucoup plus diplômée qu’autres.  En fait, 38% des jeunes obtiennent un diplôme d’enseignement supérieur, comparé à 20% de leurs parents qui ont passé le bac et seulement 5% de leurs grands-parents (« Les diplômes à l’épreuve… » 11).  Le lien entre ces tendances est évident : plus les jeunes obtiennent des diplômes élevés, plus les diplômes deviennent des préalables au premier poste.  Avant, les diplômes ont distingué un jeune des autres, et ils ont donné aux jeunes une qualification supplémentaire, pas nécessairement obligatoire. Quand la moitié d’entre eux sort de l’enseignement avec un diplôme, les diplômes sont dévalorisés, et les années d’études rigoureuses semblent être gaspillées. 


De plus, tous diplômes ne sont pas égaux. Spécifiquement, les étudiants qui suivent des filières en sciences et les ingénieurs sont en général plus valorisés que ceux qui suivent les lettres. Le système actuel punit les étudiants qui poursuivent un doctorat.  Bien qu’on supposerait que le monde du travail qui demande des diplômes supérieurs préférerait aussi un étudiant qui consacre presqu’une décennie à l’enseignement supérieur, en réalité « 60% des docteurs qui travaillent dans les premiers mois suivant la soutenance de leur thèse occupent un emploi limité et, trois ans après…un docteur sur quatre n’a toujours pas accédé à un emploi à durée indéterminée » (« Les diplômes à l’épreuve… » 15).  Les diplômés au niveau Bac+2 ont un taux de chômage de 8% inférieur à ceux au niveau Bac+4 et Bac+6 (Godet).  Alors, même si les Français ont tendance à regarder l’enseignement comme un système élitiste (« Nouveautés pour les emplois… »), pour ceux qui essaient d’obtenir le diplôme plus « élite », le système est aussi quelquefois un échec.


A cause du chômage en général, couplé avec la dévalorisation des diplômes, il existe en France une tranche d’âge
coincée entre deux parties de la vie.  Dans Les Français, Wylie et Brière offrent un portrait typique des jeunes Français qui règne depuis longtemps : « la majorité des jeunes sont soit étudiants, soit chômeurs, ou bien ont un emploi instable.  La difficulté de trouver un emploi satisfaisant quand on est jeune a crée une sorte de « post-adolescence » pendant laquelle on accumule les diplômes, les stages de formation et les « petits boulots »  (110-111).  La pertinence de cette idée se manifeste dans les sentiments des jeunes au sujet de l’avenir.  Face à l’entrée dans l’enseignement supérieur, beaucoup de jeunes ne voient pas un vrai but de leurs études, mais ils n’ont pas de choix parce que le chômage est pire sans diplôme.  Ils passent entre cinq et dix ans au lycée et à l’université ou à une grande école même s’ils n’auront pas de poste après. Dans les actualités récentes, un étudiant français a exprimé « le plus difficile c’est de suivre des études et de pas savoir si demain…on va trouver un emploi stable » (« Nouveautés pour les emplois… »), un sentiment qui résonne avec toute sa génération. Les gens ont tendance à mal interpréter ce désespoir des jeunes, en pensant qu’ils sont vraiment amorphes et, quelquefois, paresseux parce qu’ils ne progressent pas dans la vie.  En réalité, la situation de cette jeunesse est plus précaire que celle des générations précédentes.  Actuellement, 20,5% des jeunes indépendants sont sous le seuil de pauvreté (« Nouveautés pour les emplois… »). Alors, au même âge que beaucoup de leurs parents avaient une famille et des enfants, ces jeunes ont peur de l’insécurité financière pour eux-mêmes.


Dans l’état de l’économie actuelle, puisque les jeunes sont les plus touchés par le chômage, leur incertitude et leur défaitisme face à l’avenir ont augmenté.  Selon une enquête d’Ipsos en mars 2009, 50% des jeunes de 15 à 30 ans n’ont pas confiance en « l’amélioration de leurs conditions matérielles » (Bosredon).  Ces chiffres n’ont « pas d’équivalent en Europe, et dans le monde seulement les Japonais sont plus déprimés » (« Nouveautés pour les emplois… »). De plus, ce sentiment est unique pour cette génération ; « c’est la première fois qu’une génération se dit qu’elle n’aura pas le même niveau de vie que ses parents » (Bosredon).  Les jeunes d’aujourd’hui manquent de confiance.  Ils ne constituent pas la jeunesse typique qui est impatiente de devenir indépendante, parce qu’ils ne sont pas convaincus qu’ils réussiront. Cela pose un problème pour la société en général, parce que sans motivation il est difficile de progresser, et le progrès est plus important que jamais dans le climat économique d’aujourd’hui.


Pour en savoir plus...


INSEE: le taux de chômage pour les différents groupes en France


IPSOS: Les résultats d’une enquête qui montre le malaise des jeunes face à l’avenir


Revue de presse: Une jeunesse plus alcoolique et moins cannabique


Revue de presse: Le malaise d’une génération


Revue de presse: Les adolescents prennent le pouvoir à la maison



Bien que le chômage des jeunes reste depuis longtemps un vrai problème en France, face à la crise économique des années récentes, la situation attire plus l’attention du public et de l’État.  Le président Nicolas Sarkozy a déclaré l’importance d’un « plan d’urgence en faveur des jeunes » (« Nicolas Sarkozy, président… »).  Beaucoup de gens n’ont pas confiance en le plan de Sarkozy car il est très vague, et traditionnellement les jeunes se considèrent comme mal représentés dans le politique.  Cependant, Martin Hirsch, nouvel Haut commissaire de la jeunesse, a proposé en mars 2009 un plan plus détaillé pour améliorer la situation de la jeunesse. Hirsch parle franchement en disant que pour les jeunes, « Les portes sont fermées. Toutes les formes d’emploi sont fermés » (« Nouveautés pour les emplois… »). Dans sa proposition, l’État dépenserait 1,5 milliards d’euros pour avancer l’embauche des jeunes.  Spécifiquement, Hirsch se concentre sur la mobilisation de l’alternance, où un étudiant poursuit un diplôme en travaillant, pour faciliter la transition entre l’enseignement et le travail.  De plus, Hirsch veut « vancer le service civique à grande échelle » (« Les jeunes dans la crise… »), en offrant des postes de fonctionnaire à  environ 30.000 de jeunes Français.


La proposition du Haut commissaire, si elle est réalisée, constituerait un vrai effort par l’État d’aider les jeunes, un signe que le problème n’est pas simplement une facette inévitable de la société. Certaines personnes continuent à douter de cette possibilité, citant que le Premier ministre a « glissé » la dépense proposé par le plan d’Hirsch, disant que l’argent de 1,5 milliards sera « le fruit de transferts, et non de nouveaux crédits budgétaires » (« Nicolas Sarkozy, président… »). Cependant, bien que la crise économique globale ait exacerbé le chômage pour les jeunes, elle a aussi attiré l’attention sur le problème.  Maintenant, parce qu’un grand nombre de Français est devenu chômeur, le public  n’est pas content d’attendre de l’aide, et les gens veulent que l’État réponde rapidement.  Alors, la situation de la jeunesse n’est pas encore négligée, et plus de ressources sont consacrées à découvrir sa source. Même si le plan d’Hirsch ne réussit pas, la publicité montante de la situation donne aux jeunes une raison d’espérer que l’Était les aidera plus à l’avenir.


Les gens français pensent de la jeunesse comme une génération qui évite les responsabilités, ou qui demande les avantages de l’indépendance sans accepter les sacrifices. En réalité, la situation en France n’offre pas beaucoup d’options pour les jeunes.  Ils constituent une tranche d’âge qui est continuellement menacée par le chômage, avec des chiffres plus graves que ceux de la société entière. Dans la crise actuelle, les jeunes sont même plus affectés qu’avant.  Puisque plus de jeunes obtiennent des diplômes supérieurs, les diplômes sont dévalorisés dans le monde du travail, et le taux du chômage augmente pour les jeunes à tous les niveaux d’étude.   A cause de ce phénomène, les jeunes aujourd’hui manquent de confiance, et ils regardent leur avenir avec une attitude défaitiste.  Cependant, parce qu’aujourd’hui le chômage est une réalité grave partout en France,  les propositions d’améliorer la situation deviennent plus importantes, et la possibilité d’une France qui donne plus d’aide à sa jeunesse est à l’horizon. 

 

Les jeunes sont la tranche d’âge la plus affectée par le chômage.  Pour comprendre pourquoi, on doit considérer le système d’enseignement. De plus, ce phénomène crée une génération de jeunes qui est plus deprimée face à l’avenir

Un problème historique…