Protestantisme français: le culte « insignifiant »

 
 

INTRODUCTION

        Le protestantisme n’est pas un des grands cultes, comme le catholicisme et l’islam, qui font partie du cœur du discours religieux en France. Plutôt, le protestantisme français est un culte  modeste et vivant qui informe l’inconscient collectif d’une nation avec son histoire profonde et ses pratiques fortes. Le protestantisme français, enfin, bien qu’il ait un caractère spécifique et national, se ressemble beaucoup au protestantisme international, aux églises américaines et anglaises. Sans avoir un tel grand import politique et sociologique, l’histoire du protestantisme dans la France moderne est une histoire définitivement théologique, qui se concerne surtout avec Dieu.


CHIFFRES

        D’un point de vue numérique, le protestantisme français n’est pas du tout grand. Selon Wylie, il comprend 1,1 million d’adeptes, ou 1,8% de la population française (270). Bien que ce sondage date de 2001, le CIA World Factbook confirme que ce chiffre reste courant, en citant que 2% des Français confessent le protestantisme. On compare ce pourcentage avec les 83% des catholiques (site Web CIA) et les 7% des musulmans (Wylie 269). Le protestantisme est le troisième culte en France, par une large marge, et il est impossible de nier que l’influence du catholicisme et de l’islam sur la culture française surpasse de loin l’influence du protestantisme. Aujourd’hui, le protestantisme se trouve sur la touche en France, comme ces chiffres le prouvent.


L’HISTOIRE PROTESTANTE

        De plus, l’histoire du protestantisme montre sa position étrangère dans son propre pays. C’est une histoire plein de violence et d’oppression, qui démontre la lutte constante de l’esprit protestant. C’est l’histoire du massacre de la Saint-Barthélemy, ou 3.000 Protestants ont été tués dans un seul jour à Paris en 1572, un événement qui a provoqué des « explosions de haine antihuguenote » dans toute la France (Dubief et Poujol 39). C’est l’histoire des dragonnades, et ses vols et viols, qui ont obtenu « de merveilleux résultats… pour extirper « l’hérésie » » (Janton 17). Et c’est l’histoire de la Révocation de l’Edit de Nantes en 1685, un document qui a protégé les droits des Protestants pendant 87 ans, et la « joie [avec laquelle cette révocation] fut accueilli en France » (Stephan 165). Cette histoire, pleine de conflit et de violence, confirme l’altérité du protestantisme dans le schéma français.


LE PROTESTANTISME FRANÇAIS

        Cependant, bien que le protestantisme soit en minorité, il reste encore important à l’esprit français, sinon à la vie quotidienne. Selon Émile Faguet, le protestantisme est « comme le sel de la nation » (Janton, 7). Bien qu’il soit un petit culte, c’est un culte crucial. Selon André Bertrand, « le protestantisme est en France plus célèbre que connu, » repris par le commentaire de Jean Baubérot, « plus estimé que connu » (Janton, 121). Donc, peut-être qu’un Français ne sache pas tout au sujet de la théologie protestante, mais il comprend l’effet fort que l’église tient sur la fondation de la pensée religieuse. Le protestantisme est important pas pour sa forte influence quotidienne, mais pour sa contribution diverse au milieu religieux français.


LE PROTESTANTISME INTERNATIONAL

        Donc, le protestantisme en France est petit mais important. Cependant, bien qu’elle soit touchée par la culture française, l’église protestante est influencée plus par le protestantisme international que par le caractère français. Comme Janton dit, « la sociologie du protestantisme français doit tenir compte des comportements globaux, » qui sont plus importants que des comportements spécifiquement français (125). En examinant trois types de groupes protestants – les organismes officiels de l’État, les institutions œcuméniques, et les organisations dehors de l’église traditionnelle – on voit que le caractère français est présent, mais éclipsé par une plus haute identité du protestantisme commun.


L’ORGANISATION OFFICIEL: LA FPF

        La Fédération protestante de France (FPF) est l’organisme officiel de l’église reformée, un organisme qui exhibe le caractère français et international à la fois. Après la loi de la séparation des Églises et de l’État en 1905, la Fédération a été créée à cause de ce mandat gouvernemental pour « la vocation de rassembler en vue d’un témoignage comun » (Mehl 241). Elle représente plusieurs dénominations et institutions françaises, et elle parle pour la grande majorité des voix protestantes. La Fédération a un Conseil « comprenant une soixantaine de représentants des Églises » qui « élit un bureau de douze personnes et un secrétariat général » (Janton 137). Depuis juillet 2007, le président courant est Claude Baty, un pasteur éduqué à la Faculté Libre de Théologie Évangélique à Vaux-sur-Seine (site Web FPF). Presque chaque culte a un organisme gouvernemental pareil, à cause de la loi de 1905. Donc, voici un exemple explicite du protestantisme à la française – un instance où l’église est définitivement touché par un aspect du caractère français. Aux Etats-Unis, il n’y a pas un agence gouvernemental pareil, parce que la Fédération est un organisme distinctivement français. Cependant, la Fédération reste sans doute protestante – sur son site Web, en haut de la page, la Fédération souligne le programme de lire « La Bible en 6 ans, » une discipline « au sein des Églises protestantes » qui rappelle le principe calviniste de sola scriptura (site Web FPF; Bizeuil 118). Donc, bien que cet organisme officiel de l’État montre des caractéristiques typiquement françaises, il s’accroche surtout à ses racines dans la théologie protestante.


LES ORGANISATIONS ŒCUMÉNIQUES

        Aussi, les institutions de l’église œcuménique montrent ces racines profondes protestantes. L’Église Réformée de France (ERF) est la dénomination de l’FPF la plus large, avec 400.000 adhérents et 412 pasteurs (Janton 138 ; site Web ERF). Avec des racines dans la Réforme du XVIe siècle, l’ERF est une dénomination d’origine calviniste orthodoxe. L’ERF, et d’autres dénominations protestantes comme l’Union Nationale des Églises Réformées Évangéliques Indépendantes de France (UNEREIF) et l’Église Évangélique Luthérienne de France (EELF), ont un attachement fort aux principes théologiques du calvinisme. Ils organisent des Synodes pour convenir leurs fidèles, et ils s’organisent dans des régions et des presbytères. Ils récitent les mêmes prières et le même credo, comme le symbole de Nicée : « Nous croyons en un seul Dieu, le Père tout-puissant… » (site Web ERF). Même le séminaire français le plus célébré, la Faculté Libre de Théologie Évangélique à Vaux-sur-Seine, paraît pareil à une telle institution américaine ou anglaise, avec les cours comme « Luther et la liberté chrétienne » et « Réforme, paysans et anabaptistes » (site Web FLTE). Ces racines sont plus profondes que leurs liens à la culture française, et par conséquent le protestantisme reste presque inaltéré par l’influence de la France courante. Oui, ces dénominations n’ont pas beaucoup d’influence culturelle dans le premier cas, mais il sont les racines théologiques, et l’idée d’être dans le monde et pas du monde (Jean 15:19), qui gardent la primauté de théologie dans ces institutions œcuméniques protestantes.


LES ORGANISATIONS PARA-RELIGIEUSES

        Comme les autres, les organisations dehors de l’église officielle démontrent une fidélité aux principes théologiques du protestantisme international. En anglais, on appelle ce type de groupe un « parachurch organization, » dont le préfix para veut dire à côté de en grec. Une organisation parareligieuse a une mission plus concrète qu’une dénomination entière comme l’ERF. Souvent, ce but est l’évangélisme, le travail missionnaire, et la diffusion des idées protestantes en France. Par exemple, la Mission Chrétienne Européenne croit que « la France est peut-être la clé de toute l’Europe » en matière du propagation du protestantisme (site Web ECM). Mais très souvent, les grandes organisations parareligieuses protestantes sont fondées par des étrangers. L’histoire de leur fondation preuve que le protestantisme français doit vraiment plus à l’église internationale qu’à la culture française.

Par exemple, France-Mission est le groupe parareligieux le plus large. Fondée en 1957, ses deux objectifs sont de « glorifier Dieu » et de « participer au développement du nombre d’Eglises protestantes évangéliques en France » (site Web FM). Dans un pays principalement catholique, elle travaille admirablement à transmettre les valeurs protestantes. Mais les alliés les plus forts de France-Mission ne sont pas français du tout, et le plupart de son soutien vient d’Angleterre et des Etas-Unis – une tendance qui paraît aux Français de temps en temps « importé[e] » et une « mission etrangère » (Bauberot 154, 155). En 1986, comme une partie de son « opération André » (Baubérot 157), après l’apôtre André dans le livre d’Actes, l’évangéliste américain Billy Graham est venu à Paris sous le mandat de France-Mission. Maintenant, il y a treize missionnaires anglais qui travaillent en France, plus que leur but potentiel de recruter dix nouveaux missionnaires français. Elle est basée à Gloucestershire, et elle déclare ses relevés bancaires et ses impôts en Angleterre – dans 2008, la France-Mission a eu £243,000 de revenu. Tous ces détails sont importants parce qu’elles révèlent que la structure fondamentale des organisations françaises est liée fortement à l’église protestante internationale – son histoire, son soutien financier et ses opérations quotidiennes doivent beaucoup à l’assistance étrangère. Bien que ces organisations parareligieuses essayent de s’orienter et d’adapter leurs missions au climat français, ses racines sont fixées dans le mécanisme du protestantisme international.


LA THÉOLOGIE PROTESTANTE

        Donc, le protestantisme français est vraiment un culte étranger, sans l’influence culturelle française qui ont le catholicisme et l’islam. Le protestantisme français pense plus à la théologie qu’à la politique ou à la sociologie. Cependant, selon sa théologie, l’église protestante doit être en dehors de la culture. On doit rejeter ce qui est du monde, et concentrer sur ce qui est de Dieu – y compris la culture et les affaires de l’État. Théologiquement, il faut questionner le monde. Selon Jean Baubérot, « un protestant peut, en toute sérénité, dire qu’il n’est pas d’accord » (236). Et le manque de pouvoir culturel du protestantisme en France n’est pas un problème, selon la Bible – Bernard Sesboüé explique l’idée de l’« Église invisible connue de Dieu seul » (Baubérot 235) en reprenant l’idée du théologien moderne Paul Tillich de « l’église latente » (376). Protestantisme dit que l’église ne se manifeste pas toujours dans la sphère politique, et on peut « attendre » le but ultime, sans la préoccupation de la vie politique ou culturelle. La nation de France pèse moins que le Royaume de Dieu, et on a la foi dans quelque chose de plus importante que des chiffres d’adhérence ou des pourcentages de croyance. En attendant, il faut cultiver notre jardin – si le jardin appartient à Dieu – mais la France, un Protestant croit, va venir.


CONCLUSION

        Le protestantisme français est un petit culte, mais c’est un culte essentiel à l’histoire de France. L’église protestante n’est pas influencée par la culture française, mais plutôt par le protestantisme international, à cause de la fondation théologique du mouvement. Le protestantisme, enfin, évite la vie politique  pour rester où il faut, dans le Royaume de Dieu.

Protestantisme à la française

CHIFFRES

Population de France  64.000.000

Pourcentage de catholiques  85%

pourcentage de musulmans  8%

Pourcentage de Protestants  2%

Le cathédrale de Rouen, le façade, par Claude Monet

participant à la comission Stasi, au sujet de la laïcité

Un entretien avec Jean Baubérot, sociologue protestant et

LIENS IMPORTANTS
Église Réformée de France
European Christian Mission International
Faculté Libre de Théologie Évangélique
Fédération protestante de France
France Mission
Blog de Jean Baubérot

http://www.eglise-reformee.frhttp://www.ecmi.orghttp://www.flte.frhttp://www.protestants.orghttp://www.france-mission.orghttp://jeanbauberotlaicite.blogspirit.comshapeimage_5_link_0shapeimage_5_link_1shapeimage_5_link_2shapeimage_5_link_3shapeimage_5_link_4shapeimage_5_link_5

            ŒUVRES CONSULTÉES

Sir John Everett Millais

Huguenot Lovers on St. Bartholomew’s Day

Jean Cauvin, 1509-1564. théologien français protestant

Détail du verre coloré, Basilique de Saint Pierre, Rome

http://www.students.sbc.edu/mckinney03/gmm/images/dove.jpghttp://www.students.sbc.edu/mckinney03/gmm/images/dove.jpgshapeimage_10_link_0
http://www.powellhistory.com/art/Painting/Huguenot_Lovers_on_St.Bartholomeuw%27s_Day.jpghttp://www.powellhistory.com/art/Painting/Huguenot_Lovers_on_St.Bartholomeuw%27s_Day.jpgshapeimage_11_link_0
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d1/Claude_Monet_-_Rouen_Cathedral,_Facade_(Sunset).JPGhttp://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d1/Claude_Monet_-_Rouen_Cathedral,_Facade_(Sunset).JPGshapeimage_12_link_0
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http://www.jesus-is-savior.com/False%20Religions/Lutherans/martin_luther.jpghttp://www.jesus-is-savior.com/False%20Religions/Lutherans/martin_luther.jpgshapeimage_14_link_0